06.10.2019

Compiègne 2019 : Verdict rendu pour les concurrents de la Qualification 2ème année

Après celles de Qualification 1ère année, les épreuves de Qualification 2ème année ont désigné leurs champions. Chez les poneys, Dan’Yaco de Madeyl s’impose alors que chez les chevaux de sang, le titre revient à Deesery de Val Castel. Don Diego lui prend la tête du classement de la catégorie des chevaux de trait. 

DAN’YACO DE MADEYL est sacré Champion de France de la Qualification 2ème année Poney. En tête après le dressage avec près de dix points d’avance sur son concurrent, le fils d’Uhland d’Aven et Ospea Admiraal, fille elle du réputé Kantje’s Admiraal, n’a allégé son score que de deux points de temps lors de la maniabilité. Propriété d’Allison Lagache, également sa meneuse, le pie bai s’adjuge ainsi une mention Très Bon. 

Né chez Madelyne Jassak, le Poney Français de Selle est issu d’un croisement bien réfléchi par sa naisseuse : « L’objectif était tout à fait de faire un poney d’attelage. La mère de Dan’Yaco est une très gentille ponette, mais qui n’a pas un très bon caractère ni beaucoup de chic. Avec Kantje’s Admirral, je souhaitais apporter de l’amplitude et du chic.  En effet il dispose d’une petite tête avec une encolure bien arrondie alors que la mère, elle, a une encolure très longiligne. De plus, cette dernière a énormément de force donc je savais que le poulain en bénéficierait. Le croisement a complètement fonctionné ! Dan’Yaco avait, dès le départ, un très beau modèle, était très rond avait cette belle encolure arrondie. Il était un poulain très calme, très facile qui a toujours été gentil. Tout s’est toujours extrêmement bien passé. Je l’ai vendu à un an et ai suivi son évolution pendant un certain temps. Désormais moins, mais j’ai été très heureuse d’apprendre cette nouvelle victoire », commente Madelyne Jassak. 

 

DAN’YACO DE
MADEYL & Allison Lagache

Si Dan’Yaco devrait poursuivre sa carrière avec succès, quoiqu’il en soit, les jeunes générations devraient également mettre en valeur ses origines. « J’avais un frère de Dan’Yaco par Hilkens Black Delight, poney de dressage allemand. J’ai réalisé ce croisement dans le but de ramener du chic et de l’amplitude, et j’ai vendu le produit récemment à Chablis alors qu’il n’avait que trois ans. J’ai également un demi-frère, lui par Heniarth Tintagel, un Welsh, qui a un an et est toujours chez moi. Il est très chic et va être très dans le sang. La mère est à nouveau pleine d’Heniarth Tintagel », conclue la naisseuse.  

DEESERY DE VAL CASTEL,
LES ORIGINES FRISONS A L’HONNEUR

La Qualification 2ème année Sang a sacré DEESERY DE VAL CASTEL aux commandes de Richard Ferre. L’élégante jument isabelle de six ans a dominé son unique concurrent de dix points. Ayant reçu 78,5 points lors du dressage, la fille d’Inchallah de Montegut et de la Frison Hannah de Val Castel, elle-même par le Frison Tsjerk 328 est ensuite sortie de piste avec neuf points de pénalité lors de la maniabilité lui conférant un score final de 69,5 points synonyme de l’unique mention Élite. 

Appartenant à Lucie Matusiak depuis plusieurs années, la Championne de France est née chez Cécile Augier Legrand qui a réfléchi ses croisements avec passion depuis plusieurs générations. « À la base je suis agricultrice, éleveuse de bovins, j’élevais au départ des Charolaises et maintenant j’élève des Gasconnes. Depuis petite je suis cavalière et mon activité d’éleveuse de bovins me laissant un peu de temps je me suis tournée vers l’élevage de chevaux. J’ai alors commencé à élever du Frison, me suis investie au niveau de l’association de race avec la présidente de l’époque, Nathalie Dumont, devenue depuis une très grande amie. Nous avons alors participé à la reconnaissance de la race etc. J’ai alors atteint les objectifs que je m’étais fixés avec les Frisons, c’est à dire produire des chevaux plus équilibrés dans leurs allures, avec un bon galop, un bon pas et un bon mental. À côté de chez moi, après avoir déménagé en Haute-Garonne, il y avait un étalonnier qui disposait d’un cheval crème, Inchallah de Montegu, qui m’a fascinée par tout ce qu’il représentait, par sa finesse, par son équilibre dans ses allures, sa prestance et donc finalement par tout ce qui me rappelait les chevaux ibériques du départ, avant que la race ne soit transformée. J’ai alors au départ acheté des saillies puis ai finalement acheté l’étalon ! J’avais vendu Deesery pouliche à Nathalie Dumont qui l’a finalement vendue à Lucie Matusiak », explique l’éleveuse.



DEESERY DE VAL CASTEL & Richard Ferre

Deesery a toujours montré une élégance et une expression certaines. « Pouliche, Deesery était déjà une très jolie jument même si c’était un petit modèle. Elle était un peu délicate et il ne fallait pas la mettre entre toutes les mains. Elle était très énergique, très pétillante, un peu comme tous mes produits finalement. Richard Ferre et sa propriétaire la gèrent très bien et prennent le temps de la laisser progresser. Elle se rendra à Pau en promenade de santé mais je trouve cela bien parce que cela lui permet de prendre de l’expérience. Richard Ferre est très respectueux des jeunes chevaux et construit leur carrière pas à pas ce qui est vraiment bien », salue Cécile Augier Legrand qui peut aussi compter sur les prochaines générations pour voir à nouveau briller son affixe. « Cette année Deesery a eu une propre sœur, appelée Jémily. Elle ressemble énormément à Deesery. Je pense néanmoins qu’elle sera un peu plus grande. » 

La deuxième position est revenue à DROLE DE DAME D’AURY menée par Côme Boisteau, copropriétaire aux côtés de Line Boisteau. Née chez Aurélie Durand et Amaury Choplain, la jument noire est une fille du réputé Selle Français Calypso d’Herbiers et de la Poney Français de Selle Tina de Gennes, elle issue du Welsh Ceulan Nathan. Avec 59,5 points, elle s’octroie la médaille d’argent.



DROLE DE DAME D’AURY & Côme Boisteau 

 

DON DIEGO, GENIE DU DRESSAGE

Enfin, chez les chevaux de trait, la coupe est tombée dans l’escarcelle de DON DIEGO présenté par Céline Eisenzaemmer. Le Trait Comtois, fils de Houblon et Tzigane 14, elle par Opium de la Croix, a signé l’incroyable score de 72 points sur le dressage, soit 6,5 points de mieux que ses poursuivants. Pénalisé de six points lors de la maniabilité, l’étalon alezan né chez Jean-Louis Cannelle, à qui il appartient toujours, a terminé son championnat avec soixante-six points et une mention Excellent. Le performant décroche ainsi sa deuxième médaille d’or puisqu’il était déjà sacré Champion de France en 2017 lors de la Finale du Cycle Libre 3ème année chevaux de trait avec Benjamin Cannelle. Fin connaisseur des chevaux de trait, Jean-Louis Cannelle a bien réfléchi son protégé et y a surtout fait attention pour que les débuts se passent au mieux. « Tzigane était une jument pleine de sang qui manquait un peu d’amplitude et Houblon avait de grandes capacités, car il s’agissait d’un des premiers comtois à s’illustrer en dressage pur et en haute école. J’ai réalisé ce croisement pour obtenir un cheval avec une grande longueur d’encolure, augmenter l’amplitude de la mère, la souplesse et l’équilibre. Il montrait dès le début une belle longueur d’encolure, un garrot très sorti, et était assez fin de membres, exactement ce qu’on recherchait. Tzigane est très fine des membres, alors que Houblon a un peu trop d’os à mon goût, je craignais qu’il marque trop sur ce point-là mais pas du tout. Nous n’avons jamais de soucis avec les débourrages et la mise à la voiture car nous avons une méthode de dressage qui, si appliquée avec justesse, ne pose aucun souci. Nous travaillons beaucoup en liberté, en equi-éthologie, nous les montons toujours en licols éthologiques et arrivons à la mise à la voiture lorsque le cheval est prêt. L’objectif est que nous n’ayons aucun conflit durant le débourrage. Si nous sommes en conflit, c’est que nous avons mal jaugé la maturité de l’animal et que nous nous retrouvons avec un cheval qui n’est pas prêt pour l’exercice que nous lui demandons. Nous ne franchissons un cap que lorsque le précédent est acquis. Don Diego a été plutôt précoce, mais il est assez fin avec une bouche exceptionnelle, ce qui le rend délicat et pas à mettre en toutes les mains. Il a alors été attelé en filet jusqu’à ses quatre ans », détaille Jean-Louis Cannelle. 



DON DIEGO
 & Céline Eisenzaemmer

Ayant obtenu une très belle note en dressage, comme tout au long de l’année, Don Diego a néanmoins péché lors de la maniabilité, qui reste encore son point faible. « Parallèlement à l’attelage, Don Diego est monté et mis sur des figures de dressage classique. Il est excellent en dressage mais son défaut est qu’il est flottant lors de la maniabilité. Il joue beaucoup et donc, sur la maniabilité, il a tellement de souplesse que, lorsqu’il voit quelque chose, il ne va pas être sur la main et va avoir tendance à partir sur son épaule. C’est le défaut de sa qualité. Qualité qui le rend capable de réaliser une épaule en dedans aux deux mains attelé… Cela va être très intéressant pour le marathon et le dressage mais pour la maniabilité il est un peu flottant. Désormais, il devrait intégrer la troupe de spectacle et il travaillera beaucoup en formation. Il s’adapte à chaque niveau de meneurs et leur permet de passer des caps. Il est très disponible et très calme », explique le propriétaire et éleveur. Ayant déjà sailli, Don Diego a déjà quelques poulains qui assureront la relève. « Ses produits lui ressemblent beaucoup, avec une petite tête, de la longueur d’encolure et des membres fins. Il marque énormément ses poulains », se satisfait le naisseur.  

La deuxième place est revenue à ECHO 7, Trait Comtois de cinq ans né et appartenant à la SCEA Pretet. Aux commandes de Damien Pretet, le mâle alezan par Pitchoun 6 et Noisette 469, elle-même par Félin du Guinot, était troisième après le dressage avec 60 points mais n’ayant lui réalisé que trois points de pénalités balles lors de la maniabilité il a pu doubler le deuxième provisoire qui a lui commis davantage de faute.  



 
ECHO 7 & Damien Pretet

En effet, Djazz, également né à l’élevage de Jean-Louis Cannelle, qui en est toujours le propriétaire, a reçu quatre points de pénalité temps et neuf de pénalités balles lors de la maniabilité. Mené par Marine Cannelle, le mâle Trait Comtois par Olbogri et Ailis, elle-même par Quick 17, est descendu à la troisième position alors qu’il totalisait 65,5 points en sortant du dressage. 

 

Retrouvez tous les résultats de la Grande Semaine de Compiègne sur : 

Résultats 2019