14.09.2019

Pompadour 2019 : Embrun de Reno maître du Cycle Classique 5 ans

Quarante-cinq couples se sont élancés à l’assaut de la Finale nationale du Cycle Classique 5 ans de Pompadour et cinq ont décroché la mention Élite. Avec deux points d’avance sur ses poursuivants, Embrun de Reno a été sacré champion de France aux commandes de l’international Karim Florent Laghouag.   

EMBRUN DE RENO, fils d’Eliott MC et Hamaris d’Enfer, elle-même issue de Tamaris des Étangs, a annoncé la couleur dès le premier test puisque le Selle Français sort vainqueur du rectangle de dressage avec seulement 26,6 points auxquels s’ajoutent 3,30 points de pénalité au modèle, dominant ainsi, dès le départ, la compétition. Le hongre né chez Catherine Sabot-Cruel a été exemplaire sur le cross franchissant la ligne d’arrivée avec un score vierge de toute pénalité et 3,60 points de pénalité style. Mené au sans-faute en saut d’obstacles par son champion de cavalier, Karim Florent Laghouag, également propriétaire aux côtés de Guy Bessat et Camille Laffitte, le Selle Français était déjà médaillé de bronze lors de la Finale du Cycle Classique 4 ans dressage l’an passé à Saumur, sous la selle de Marine Faust. Cette fois-ci, c’est d’or qu’il se pare.



EMBRUN DE RENO & Karim Laghouag

En effet, au départ, Embrun avait été pensé par sa naisseuse, Catherine Sabot-Cruel, pour le dressage : « Je souhaitais initialement produire un cheval de dressage et les origines d’Eliott MC m’intéressaient énormément », explique l’éleveuse. « Eliott était tout nouveau sur le terrain et j’ai aussi voulu faire plaisir aux propriétaires en faisant saillir ma jument. Dès la naissance, Embrun a montré une vraie bonne locomotion et une présence énorme. Il a toujours été autonome et intelligent, à tel point qu’il était déjà debout en train de téter le lendemain de sa naissance. Il avait en revanche un caractère très affirmé qui ne me permettait pas de le confier à n’importe qui. Finalement, nous avons décidé de le mettre au concours complet car nous pouvions voir qu’en dressage il s’ennuyait et s’énervait d’être toujours en place et calme. Il avait besoin de galoper, de jeter son énergie et de s’amuser. D’un côté comme de l’autre ses parents étaient de très bons sauteurs donc, voyant sa locomotion, je me suis dit que le complet lui conviendrait très bien et serait plus approprié à son caractère ». 


EMBRUN DE RENO & Karim Laghouag

Si le Selle Français apparaît aujourd’hui sage et appliqué, les débuts ont été très compliqués : « Lors du débourrage cela a été très compliqué. Son premier débourrage a duré trois mois, il a fallu que je râle pour que les choses avancent mais les personnes en charge avait peur de lui. Ainsi, il l’avait fait maigrir pour qu’il ait moins d’énergie et soit plus sage. En voyant cela je l’ai récupéré et l’ai confié à Marine Faust. Il a alors fait un mois de pré pour se remplumer puis celle-ci a recommencé le débourrage du départ. La première séance s’est soldée par un casque brisé ! Finalement, en trois jours, les choses se sont arrangées et Marine a pu monter dessus sans problème. Il fallait juste faire attention à ne pas le braquer, auquel cas il pouvait vraiment devenir fou ! »

Cette année, même si elle n’en est plus propriétaire, la naisseuse a suivi de près l’évolution de son protégé : « J’ai vendu Embrun à Karim en novembre l’année dernière, juste après la mort d’Entebbe de Hus. Karim m’a alors demandé de retarder quelque peu l’achat du cheval car il trouvait tellement de similitudes entre Embrun et Entebbe qu’il avait besoin d‘un peu de temps.  Sa saison de 5 ans s’est très bien passée, la seule difficulté qu’avait Karim était l’entrée dans le gué car il ne connaissait pas cet élément du tout, mais cela a été résolu en très peu de temps. J’ai suivi ses parcours à Pompadour via SHF video et j’ai vu qu’à la fin du cross il semblait un peu fatigué mais, comme a dit Karim, il avait déjà récupéré le lendemain et s’est montré très frais et disponible. Embrun a tellement de force intérieure qu’il prendra sur lui systématiquement même s’il est un peu fatigué. Il a un cœur énorme et donnera tout s’il est en confiance avec son cavalier », salue la passionnée. 

Pour ce qui est de la suite, le couple devrait continuer d’évoluer ensemble jusqu’au plus haut niveau afin qu’un jour, le noir pangaré intègre le piquet international du cavalier de l’équipe de France et prenne un jour, qui sait, la relève du fantastique Entebbe de Hus.

EPSILONE PIRONNIERE,
UNE PREMIERE ANNEE DE COMPLET REUSSIE

La deuxième place voit encore briller les couleurs de l’élevage Pironnière grâce à EPSILONE PIRONNIERE, un fils de l’incroyable performer et désormais reproducteur, Upsilon, et de Tartane Pironnière, descendante de Concorde. Le hongre Selle Français a écopé de 29,4 points à l’issue du dressage et 3,20 points de pénalité au modèle. Sans faute lors de l’épreuve de style avec 3,20 points de style, le gris né chez Martine et Jean-Marie Canteteau, termine vice-champion cette année malgré un parcours parfait lors du saut d’obstacles. Très sérieux dès le départ, le vice-champion de France a débuté sa carrière en saut d’obstacles avant de séduire son cavalier actuel, Nicolas Touzaint, qui en a fait l’acquisition. 



EPSILONE PIRONNIERE & Nicolas Touzaint

« Lors d’une épreuve de Cycle Classique 4 ans au Lion d’Angers, Epsilone était sous la selle d’Eduardo Blanco et Nicolas Touzaint est venu voir ce dernier pour lui demander s’il était à vendre ! », explique Jean-Marie Canteteau. « C’est comme cela que tout s’est passé et depuis je suis de loin sa belle évolution. À 4 ans, il n’était d’ailleurs presque pas sorti. Nous lui avons fait faire quelques tours pour qu’il voie du pays et il est ensuite retourné au pré. J’avais choisi Upsilon car je l’aimais bien depuis ses débuts et j’avais une jument, Tartane, qui correspondait très bien, ce qui a donc été l’occasion pour moi de faire ce croisement. Epsilone était un poulain correct, bien sur ses quatre pattes avec un bon dos et une bonne tête ». 

Si Epsilone n’appartient plus à ce dernier, il peut néanmoins compter sur sa petite sœur pour faire perdurer la lignée sous son œil passionné : « J’ai encore à l’élevage une propre sœur d’Epsilone, Fanfarine Pironnière, qui est âgée de 4 ans et qui a cette année fait quelques parcours en Formation 1 sous la selle d’Eduardo Blanco », conclue l’éleveur. 

EMORY MAIL, UN PARI POUR L’AVENIR

Nicolas Touzaint a réalisé l’exploit de placer deux montures sur le podium puisqu’EMORY MAIL est monté sur l’ultime marche du podium. Fils de Quercus de Maury et de Matahari Mail, elle-même fille de Carthago, le Selle Français, né au haras de Brullemail chez Bernard Le Courtois, a signé un dressage lui valant 32,2 points auxquels se sont ajoutés 3,20 points de pénalité au modèle. Auteur de deux parcours parfaits sur le cross et le saut d’obstacles, le duo s’inscrit donc à la troisième place, de quoi ravir ses propriétaires actuelles, Edith Mezard et Françoise Niclaus. « Nicolas était vraiment ravi de la prestation d’Emory à Pompadour sur le cross et sur le saut d’obstacles », explique enjouée cette dernière. « Jusqu’à présent le cheval avait tendance à très bien sauter au paddock et à devenir un peu plus compliqué en piste mais, à Pompadour, cela n’a pas été le cas et il a donc vraiment satisfait son cavalier ». 

L’histoire entre les deux copropriétaires, Nicolas Touzaint et leur protégé a débuté il y a désormais deux ans et se présente depuis sous les meilleurs auspices même si le trio s’atèle à préserver son champion pour l’avenir : « Nous sommes, avec Edith Mezard, propriétaires d’Emory depuis ses trois ans car Nicolas nous a conseillé de l’acheter. Il l’avait chez lui et croyait vraiment en son potentiel. À quatre ans tout s’est bien passé, mais comme Emory est un grand cheval, il a eu besoin de temps pour continuer de grandir : Nicolas nous avait prévenues et il n’a donc pas couru beaucoup à 4 ans, ni à 5 ans d’ailleurs. En dressage, il n’est pas encore bien stable et morphologiquement encore quelque peu sur les épaules, il reste du travail à faire. Il n’est pas fini et a encore besoin de temps. En revanche, il dispose de beaucoup d’aptitudes sur le saut d’obstacles comme sur le cross, ce qui ravit son cavalier. De plus, notre objectif depuis le départ est de préserver Emory pour qu’il soit en bonne santé et évolue vers le plus haut niveau avec fraicheur », détaille la passionnée. 

Pour ce qui est de la suite, l’objectif est de faire évoluer doucement le médaillé de bronze vers le plus haut niveau : « Emory continuera l’année prochaine sur le Cycle Classique 6 ans. Nicolas organise le planning des chevaux en essayant de les préserver au maximum pour l’avenir. En effet, ni Edith ni moi, ne vendons nos chevaux ! Nous les gardons pour avoir le plaisir de voir leurs beaux résultats, et cela Nicolas le sait ! », conclue la propriétaire. 

ESPRIT DE BOUSSAC AA ET ELVYNE DERVENN,
EGALEMENT ÉLITE

Deux autres chevaux, ESPRIT DE BOUSSAC AA et ELVYNE DERVENN, ont également reçu la tant recherchée mention Élite. Le premier, un fils de Don Pierre et de Rich’Idée de Boussac, elle-même fille de Fandsy, est né au centre équestre de Cognac à qui il appartient toujours. Présenté par Benjamin Massié, le mâle alezan a totalisé 30,04 points à l’issue du dressage avant de trouver la clé du cross mais également du saut d’obstacles pour décrocher une honorable quatrième place. 

La seconde, Elvyne Dervenn, est une fille de Tsunami de Hus et Altesse de Launay, fille du performer international Idéal de la Loge. Née chez Jean-Philippe Duchesne et appartenant à ce dernier, la Selle Français était présentée par Cyril Gavrilovic. Ensemble, le couple est sorti du rectangle de dressage avec 31,3 points qui n’ont été alourdis que de 3,60 points de pénalité au modèle et 4 points de pénalité style sur le cross. Finalement, la jument baie termine cinquième et Élite. 

 

Retrouvez ci-dessous l'ensemble des résultats de la Grande Semaine de Pompadour : 

Résultats 2019