12.09.2019

Pompadour 2019 : La production d'Upsilon domine le Cycle Classique 4 ans

Ils étaient vingt-neuf chevaux à s’élancer lors de la Finale nationale du Cycle Classique 4 ans à Pompadour et, au terme des différents tests, cinq se sont adjugés la mention Élite. La victoire est revenue à Fair Lady des Broucks présentée par l’international Thomas Carlile. Upsilon, crack de ce dernier désormais retraité du sport à la suite d’une maladie nerveuse, a réussi l’exploit de placer trois de ses produits sur le podium. 

FAIR LADY DES BROUCKS, fille d’Upsilon et de Double Magic Wonderland, par Chin Chin, a donné le ton dès l’épreuve de dressage lui permettant de sortir du rectangle avec 18,6 points soit près de deux points d’avance sur la plupart de ses poursuivants. La Selle Français réitère sa bonne performance sur le cross puisqu’elle signe, sur le mythique terrain vallonné de Pompadour, un score vierge de toute pénalité.


FAIR LADY DES BROUCKS & Thomas Carlile 

Avec 4,50 points de pénalité modèle et 4 points de pénalité style cross, la sublime bai brun née chez Frédéric Deroi termine son championnat avec 27,1 points, de quoi ravir son naisseur qui n’est finalement pas vraiment l’investigateur de ce croisement réussi : « Le croisement est un peu une coïncidence ! Je suis propriétaire de la mère, Double Magic, et j’avais décidé, il y a cinq ans maintenant, de lui laisser une année de repos sans naissance car elle avait déjà eu quelques bons poulains. Finalement, Thomas Carlile et Philippe Lacaze m’ont demandé si je pouvais leur louer le ventre et leur vendre un embryon car ils recherchaient réellement les caractéristiques de Chin Chin, père de ma jument, et de Grannus, père de ce dernier. En effet, du côté de la lignée maternelle ce sont tous des chevaux performants en dressage. Lorsqu’on voit le résultat à 4 ans, je crois que le croisement a bien fonctionné. Thomas Carlile avait choisi Upsilon qu’il montait alors au plus haut niveau », commente Frédéric Deroi. 



FAIR LADY DES BROUCKS & Thomas Carlile 

La championne de France a toujours montré un vrai potentiel qui laissait présager un bel avenir même si son caractère de princesse inquiétait son éleveur : « Fair Lady a toujours été très belle et très chic. Elle a quitté mon élevage à un an, mais il est vrai que, jusqu’à ce moment-là, lorsque nous la voyions se développer dans les herbages, elle avait quelque chose de spécial. Elle était très aérienne, avec une très bonne locomotion et énormément de sang. Tous les gens qui l’avaient vue sans connaître l’arrangement que j’avais pour cette pouliche me disaient qu’il ne fallait absolument pas que je la laisse partir ! En revanche, en boxe, elle avait du caractère. Elle se comportait comme une vraie princesse qu’il ne fallait pas embêter ni déranger, nous devions la laisser faire ce qu’elle voulait ! Cela m’a d’ailleurs inquiété pour la suite, mais Philippe Lacaze m’a expliqué que tous les produits d’Upsilon étaient comme ça jeunes puis devenaient très agréables et biens dans leur tête. »


FAIR LADY DES BROUCKS & Thomas Carlile 

S’il n’en est plus propriétaire, Frédéric Deroi continue de suivre sa protégée d’autant qu’il possède encore des frères et sœurs utérins qui semblent eux davantage destinés au saut d’obstacles : « J’ai suivi le parcours de Fair Lady autant que possible car dès le début je croyais en elle. Lorsque j’ai vu sa performance au CIR, je me suis dit qu’elle avait vraiment une carte à jouer lors de la Finale et puis, des amis connaisseurs m’ont également confirmé qu’elle avait quelque chose de différent des autres. À Pompadour, je l’ai trouvée encore mieux que lors du CIR. Elle semblait beaucoup plus relâchée et détendue et elle m’a impressionné sur sa manière de sauter ! Elle a beaucoup de respect, comme tous les produits que la mère m’a donnés. Sur le cross nous aurions dit qu’elle avait fait cela toute sa vie, elle attaquait ses obstacles les oreilles pointées en avant telle une guerrière. Il me reste un frère utérin par Plot Plue que j’ai arrêté un peu car il a été castré cette année après avoir fait les 4 ans l’an passé de belle manière. Cette année, à 5 ans, il n’a fait que les deux premières épreuves mais il sautait beaucoup trop fort donc j’ai préféré le laisser tranquille pour qu’il ne se fasse pas peur. Il repart au travail cette semaine. J’ai ensuite également par la même mère, une fille de Cicero qui est née cette année », conclue enthousiasme le propriétaire de l’Elevage des Brouks. 

Revivez en images le parcours de cross de la championne : 

 

FLY UP DE BANUEL, LA BELLE AVENTURE

La suite du classement a été composée par FLY UP DE BANUEL, une fille d’Upsilon et de la Selle Français Arrow de Banuel, elle-même par Orlando, présentée par Mathieu Lemoine. Née et appartenant à Jean-Pierre Tixier, la jolie alezane a reçu la note de 21,7 lors de la phase sur la carrière comprenant la NEP et le saut d’obstacles avec 3,50 points de pénalité au modèle. Grâce à un cross parfait et 3,50 points de pénalité style sur ce test, l’énergique Selle Français s’est offert la médaille d’argent concluant ainsi d’une belle manière une performante saison sur le Cycle Classique. « Nous avons emmenée Fly Up pour son premier concours à Fontainebleau où elle remporte la NEP », salue Jean-Pierre Tixier, naisseur et propriétaire. « Sur le numéro 1 des obstacles Mathieu et elle ont eu une petite mésentente et ont fait une faute mais, pour le reste, elle a été géniale et très appliquée. Au départ elle souhaitait un peu commander, Mathieu a laissé passer l’orage et elle a finalement réalisé une très bonne saison avec trois victoires, une deuxième et une troisième place. À Pompadour, elle était au départ un petit peu impressionnée mais elle s’est très vite acclimatée et a été formidable ». 

 

FLY UP DE BANUEL & Mathieu Lemoine

Dès le départ, ce dernier a vu en elle une vraie jument de sport venant ainsi couronner des années d’élevage et de croisement bien pensés : « Lorsque j’ai créé l’élevage, il y a vingt-deux ans, j’ai crée ma souche en allant acheter une jument AQPS dans le pays de Corlay, en Bretagne, parce que j’adorais ces chevaux là et que, ayant toujours voulu faire des chevaux de concours complet, ce sang me semblait essentiel. Fly Up est née d’une mère fille de cette jument AQPS, base de mon élevage. J’ai choisi Upsilon car je le suis depuis le début de sa carrière et il me semblait que tant physiquement qu’en matière d’aptitudes c’était l’étalon qui lui convenait. À l’âge de deux ans, nous l’avons mise dans un rond d’Havrincourt avec mon fils et des amis. Lorsque nous l’avons vue se déplacer, nous nous sommes dit qu’elle disposait d’aptitudes qui lui permettraient de briller dans les trois disciplines. Comme nous sommes passionnés de complet nous l’y avons donc mis. Fly Up a toujours été très facile puisqu’elle a notamment été manipulée dès les premiers jours de sa naissance. Elle s’est ainsi très vite acclimatée lors du débourrage, il n’y a jamais eu de conflit avec cette jument et tout a toujours été facile. Lorsqu’elle est arrivée chez Mathieu elle était déjà bien avancée dans son travail car tout avait été bien fait auparavant. » 

Ultime naissance de l’Elevage de Banuel, pour la dernière, Jean-Pierre Tixier a souhaité s’amuser et joindre l’utile à l’agréable : « Fly Up est la dernière que j’ai fait naître, ma femme et moi avons désormais pris notre retraite, donc nous l’avons syndiquée pour partager cette histoire avec notre entourage mais aussi car, étant assez cher d’élever et de valoriser, nous ne voulions pas que notre train de vie de retraités diminue pour pouvoir nous occuper de cette jument ! La syndiquer nous permet de partager les frais, mais aussi et surtout de partager de super moments entre amis ! Nous nous amusons vraiment bien tous ensemble. Le but de départ est également de se dire que, si cela fonctionne, nous achèterons un autre cheval pour Mathieu », sourit, enchanté, le passionné.  

FOLLOW ME CHAMPEIX AA, LE METRONOME

Le podium a été complété par FOLLOW ME CHAMPEIX AA, né chez Hélène Hermann dans la Creuse, terreau de champion. Le fils d’Upsilon et d’Ulyssa Champeix, elle-même par Milor Champeix AA, a reçu la meilleure note de NEP totalisant 20,1 points pour la phase sur carrière aux commandes d’Anais Torres. Malgré un parcours parfait sur le cross, les 5 points de pénalité modèle et 5 points de pénalité style ont relégué le grand gris propriété de Serge Lenoir à la néanmoins très honorable troisième position avec un total de 30,1 points estampillée de la mention Élite. « Par sa taille et sa morphologie il fallait l’économiser à 4 ans et c’est ce que ses propriétaires ont fait », explique Hélène Hermann à la tête de l’élevage Champeix. « Il n’a cette année couru que trois concours et à chaque fois avec réussite. À Pompadour il a été très performant, très facile sur le cross, ne regardant absolument rien et très réactif devant les obstacles. Il a déroulé une très bonne NEP où il a reçu de très bonnes notes. Il devrait normalement continuer sur le Cycle Classique l’an prochain, mais il a été demandé par des Britanniques donc il sera peut-être exporté ». 



FOLLOW ME CHAMPEIX AA & Anais Torres

La naisseuse a bien pensé son croisement qui a séduit les propriétaires actuels dès le plus jeune âge de son protégé. Un croisement qui lui a tellement plus qu’elle l’a immédiatement reproduit : « J’adorais Upsilon lorsqu’il faisait du sport et il s’agissait cette année-là de sa première génération de poulains. Je souhaitais l’utiliser car commercialement cela me semblait intéressant et surtout il correspondait bien à ma jument. Poulain, Follow Me avait déjà de très belles allures, du sang de manière appropriée et cela m’a laissée penser qu’il serait performant sur du complet. J’ai ainsi refait immédiatement saillir Ulyssa Champeix, sa mère, par Upsilon et ai aujourd’hui son propre frère qui a 3 ans. Ce dernier est très chic et bouge très bien. Je vais le présenter à la qualification étalons Selle Français à Lamotte-Beuvron en octobre. Follow Me a toujours été un poulain très gentil. Je l’ai vendu jeune mais suis restée en relation avec les nouveaux propriétaires. Ils l’ont fait castré à 18 mois, mais ensuite tout a été une formalité. Le débourrage s’est déroulé très facilement », conclue l’éleveuse.  

FLASH’S DREAM ET FRANCO LOUVO SE PARENT
DE LA MENTION ÉLITE

Deux autres concurrents, Flash’s Dream et Franco Louvo, sont repartis de Fontainebleau avec la mention Élite. 

Le premier, FLASH’S DREAM, est un fils de Rêve du Paradis et d’Aria, fille elle du célèbre Skippy II, né au Haras de Bouvigny et appartenant désormais à son cavalier, Eddy Sans. Le hongre gris totalisait 22,7 points après l’épreuve de NEP et d’obstacles. Un parcours parfait sur le cross a permis au Selle Français de terminer son championnat avec 30,2 points, à seulement 0,1 point de la médaille de bronze. Il peut néanmoins se consoler par l’obtention de cette tant recherchée mention Élite. 

Le second, FRANCO LOUVO, est lui un fils de Contendro et de la Selle Français Opus Louvo, par Starsky de Brix. Le mâle bai né à la SCEA Berlioz était présenté par Stéphane Landois avec lequel il a totalisé 32,8 points grâce notamment à un parcours sans pénalité sur le cross et 25,8 points obtenus pour la phase en carrière. 

 

Retrouvez ci-dessous l’ensemble des résultats de la Grande Semaine de Pompadour : 

Résultats 2019