07.09.2019

Fontainebleau 2019 : Cheyenne de la Violle confirme son talent en s’emparant du Championnat des 7 ans

Le championnat des 7 ans a rendu son verdict sacrant l’incroyable Cheyenne de la Violle, déjà champion de France l’an passé dans les 6 ans. Associé à son cavalier de toujours et copropriétaire Éric Lelièvre, le puissant bai s’impose avec une barre d’avance sur ses poursuivants, Caligano Jorthonne aux commandes de Tony Hanquinquant et Capuccino de Nantuel sous la selle de Jérôme Hurel. 

CHEYENNE DE LA VIOLLE pointait à la treizième place sur les quatre-vingt-dix-huit concurrents à l’issue de la Chasse initiale, grâce à un parcours sans pénalité avec un temps performant, sans toutefois mettre en péril le reste de la compétition. Pour monter sur le podium, en revanche, il ne fallait pas pousser un obstacle à terre et le Selle Français né dans les Vosges chez Sandra Perini et Hugues Bonvalot n’a pas flanché et n’a pas effleuré une barre des trois autres parcours, signant le seul quadruple parcours parfait. 



Cheyenne de la Violle & Eric Lelièvre 

Après la deuxième manche, le fils de Nabab de Rêve remontait à la septième place provisoire à seulement un petit point de la tête. Lors de l’ultime étape, la première manche s’est avérée très sélective et certains des leaders se sont tour à tour effondrés permettant au champion des 6 ans se remonter en embuscade à la troisième place avant le dernier parcours avec seulement un point de pénalité au compteur. Les deux leaders provisoires, Caligano Jorthonne et Capuccino de Nantuel, n’ont pu éviter une faute les reléguant aux deuxième et troisième places et laissant ainsi la part belle à Cheyenne de la Violle, imperturbable et tenant la distance pour le plus grand bonheur de sa naisseuse et copropriétaire, Sandra Perini : 

« Chaque manche s’est bien passée à Fontainebleau. Lors de l’épreuve de Chasse, Cheyenne a très bien sauté, avec beaucoup de marge et en signant un bon chronomètre. Sur la carrière des Princes, il a également été très bien à l’occasion de la deuxième manche, ce qui nous a rassurés pour la suite du championnat. Enfin, lors de la Finale, la première étape était vraiment très sélective et à mon avis l’épreuve s’est jouée à ce moment. Lors de l’ultime parcours, il a réussi à tenir la longueur et à signer un nouveau parcours parfait lorsque ceux devant lui se sont inclinés avec une faute chacun. Selon moi, son mental, sa capacité à tenir la longueur et son entente exceptionnelle avec son cavalier, Éric Lelièvre, sont les raisons de sa victoire cette année, mais également l’an passé. Éric s’entend vraiment bien avec Cheyenne, nous en avons chacun 50% et c’est beaucoup de bonheur de les voir évoluer ensemble. Cette année Cheyenne a beaucoup progressé dans son geste et s’est bien relâché. Éric a changé d’embouchures et cela convient parfaitement au cheval qui est très détendu et ne se défend plus », explique ravie l’éleveuse. 


Cheyenne de la Violle & Eric Lelièvre 

La suite n’est pas encore décidée mais les propriétaires sont tiraillés entre garder le champion, polir ce diamant en devenir pour le voir évoluer dans le beau sport et le vendre un jour, ou accepter les offres affluant actuellement. « Cheyenne est à vendre… Beaucoup de monde nous laisse penser qu’il est destiné à faire du très beau sport, mais il est encore un peu tôt pour le savoir, l’avenir nous le dira… En tout cas, pour l’instant, il se rendra à Lanaken pour les championnats du monde des chevaux de 7 ans d’ici deux semaines. L’an passé nous l’y avions déjà emmené et il avait terminé meilleur cheval français avec seulement un point de temps dépassé en première manche », conclut la passionnée. 

Revivez en images la performance du champion : 

CALIGANO JORTHONNE, RESPECT ET PRATICITE

La deuxième place du classement est tombée dans l’escarcelle de CALIGANO JORTHONNE, aux commandes de Tony Hanquinquant. Cet agile fils de Safari d’Auge, déjà cinquième à six ans avec la mention Élite, a pris la tête du championnat lors de la deuxième manche mais a dû s’avouer vaincu pour une faute en seconde manche de la Finale. Néanmoins, le fils de Gigi du Favril, elle-même par le Selle Français Beryl de la Lande, a fait une réelle démonstration d’agilité et de respect lui permettant de décrocher une belle médaille d’argent. 



CALIGANO JORTHONNE & Tony Hanquinquant

Né chez Louis de Jorna, à Manneville-la-Raoult, dans l’Eure, le hongre bai couronne avec cette médaille une belle histoire humaine entre deux passionnés. « À Fontainebleau, Caligano a été comme à son habitude, il n’a pas forcé et a été très sérieux tout le long du championnat. Le troisième jour, il n’a pas semblé émoussé du tout. Tony gère très bien ses chevaux dans les championnats, il fait en sorte qu’ils ne se fatiguent pas trop lors des deux premiers parcours, il ne les fait pas trop sauter à la détente et leur fait faire beaucoup de pas dans la décontraction. Au départ, cette saison il était très bien sur des hauteurs de 1,30m et 1,35m, mais a eu du mal à franchir le cap supérieur. Finalement, à partir de mi-juin il a commencé, grâce au super travail de Tony, à être à l’aise sur 1,40m dans les Grands Prix Top 7. Depuis il est vraiment génial ! Il n’est pas démonstratif, mais il répond toujours présent avec énormément de volonté. La belle histoire dans tout cela est que j’ai choisi Tony pour monter Caligano car avant que je ne lui confie le cheval, en 2017, j’ai eu un problème de van alors que je devais emmener la jument de ma fille Olivia en concours à Fontainebleau et Tony, que je ne connaissais pas particulièrement bien, a alors trouvé une solution pour m’aider et emmener la jument. Lorsqu’il a fallu trouver un cavalier pour Caligano, j’ai choisi Tony tout d’abord car c’est un génie à cheval, mais aussi car il m’avait rendu ce service gratuitement et gentiment et que c’était pour moi un moyen de lui rendre la monnaie de sa pièce », explique plein de bons sentiments le naisseur. 

Ce dernier a, pour donner naissance à Caligano, fait un choix réfléchi afin d’améliorer au plus possible les aptitudes de sa jument, Gigi du Favril, avec laquelle il évoluait en compétition. « Gigi du Favril, n’avait pas le plus beau physique du monde donc j’ai voulu apporter un peu de chic. De plus, j’avais eu auparavant un cheval qui s’appelait Jongleur de la Vallée, un fils de Dollar du Mûrier, qui sautait vraiment bien et Safari d’Auge, est un petit-fils de ce chef de race. Enfin, j’ai toujours beaucoup aimé Safari qui dispose d’un vrai coup de saut, d’un dos bien tendu, de force, est un très gentil cheval et rassemble des courants de sang incroyables. Gigi ayant beaucoup de sang j’ai pensé que le croisement fonctionnerait bien. »

L’éleveur normand a semble-t-il eu raison dans son choix de croisement puisque, dès le départ, le vice-champion des 7 ans montrait de la qualité même si son physique laissait encore à désirer. « Vers un an, j’ai mis Caligano rapidement dans le rond de longe pour le voir sauter et il a montré des choses incroyables dont une formidable technique ! Le problème est qu’il était alors tout petit et je me désespérais d’avoir produit un poney ! Finalement, il a grandi à partir de deux ans et demi et ce jusqu’à la fin d’année de ses 6 ans pour mesurer aujourd’hui environ 1,72 mètre. Il a, à 6 ans, pris 5,5 centimètres entre le début et la fin de la saison ! À quatre et cinq ans il avait été monté par Alexandre Cauquot qui l’a très bien travaillé et avec lequel il n’a fait quasiment que des parcours parfaits signant notamment deux parcours sans faute lors du CIR de Saint-Lô.  Il était qualifié pour la Finale, mais je n’ai pas voulu l’y emmener car je souhaitais le laisser grandir et prendre le temps. À la place d’aller à Fontainebleau il est allé au pré pendant deux mois. Je l’ai remis au travail en octobre puis l’ai travaillé tout l’hiver de cinq à six ans avant de chercher un cavalier non loin géographiquement de chez nous et montant bien afin que Caligano ait la carrière qu’il mérite. Caligano est très facile, il a toujours fait ce que nous lui avons demandé et ce avec enthousiasme et application », commente Louis de Jorna qui a offert son protégé à son fils Antoine il y a quelques années de cela. 

À vendre, Caligano quittera peut-être ses vertes prairies normandes, mais son naisseur ne saurait dire lorsque cela adviendra. « Caligano est à vendre donc on réfléchit mais, s’il n’est pas vendu, il devrait continuer encore avec Tony Hanquiquant pour voir jusqu’où il peut aller. J’ai offert Caligano à mon fils, Antoine, il y a plusieurs années, donc c’est lui qui décidera. Je dispose d’une sœur utérine de Caligano, Gidgi Jorthonne, par Président qui a 3 ans, qui est magnifique, qui semble sauter très bien et est vraiment très gentille. Elle fera les 4 ans l’année prochaine. Comme son frère à cet âge-là, elle est encore un peu petite », s’amuse l’homme de cheval. 

CAPUCCINO DE NANTUEL, UNE HISTOIRE DE RENCONTRE

Enfin, le podium a été complété par CAPUCCINO DE NANTUEL présenté par Jérôme Hurel. Le gigantesque fils de Dandy du Plape pointait à la onzième place à l’issue de la première épreuve grâce à un parcours parfait dans un temps relativement correct. Le petit-fils de Parco né à l’élevage de Nantuel a signé deux autres parcours sans pénalité mais a renversé une barre à terre sur le Grand Parquet lors de l’ultime se voyant ainsi récompensé de la médaille de bronze. 



CAPUCCINO DE NANTUEL & Jérôme Hurel

Pour son naisseur, Jacques Gouin, si Capuccino présentait déjà de belles dispositions étant poulain, sa réussite tient avant tout au couple qu’il forme avec son cavalier Jérôme Hurel. « Poulain, Capuccino était déjà très grand, très charpenté mais en même temps relativement souple », commente satisfait l’éleveur. « Sur les barres, il montrait déjà à 3 ans énormément de force, beaucoup de souplesse et avec beaucoup de respect. Pour ce qui est de la manipulation, tout a toujours été facile car il était un gentil poulain très conciliant. Il a alors été débuté à 4 et 5 ans par mon gendre Christophe Deuquet et mon petit-fils Eliott Deuquet occasionnellement. Il avait alors été remarqué par Jérôme Hurel qui est venu l’essayer et l’a acheté avec trois autres personnes (l’écurie Ar Tropig de Marwann Lahoud, Walter Lapertot et William Saint, ndlr). Son petit défaut, comme la plupart des produits de la mère, est son geste des antérieurs qui laisse un peu à désirer, mais il a eu la chance d’atterrir chez Jérôme Hurel qui est un excellent cavalier et sait se servir correctement de ce genre de chevaux ». 

Le naisseur a choisi un croisement intelligent pour créer un cheval de sport : « La mère produisait très grand donc je l’ai croisée avec Dandy du Plape car c’était un petit cheval avec des origines Anglo-Arabe, donc beaucoup de sang, et avec Galoubet derrière qui continuait à apporter sa force. J’ai encore deux de ses frères utérins : un cinq ans, Estoril de Nantuel, par Numero Uno, qui est vraiment adorable et montre les mêmes qualités. C’est un grand cheval, très souple et qui se sert très bien de son corps et de son dos. Puis il y a Floréal, un 4 ans par Quantum, qui semble lui aussi promis à un bel avenir », de conclure le propriétaire de l’élevage de Nantuel, dans le Cher. 

Retrouvez ci-dessous l’ensemble des résultats du Cycle Classique de la Grande Semaine de Fontainebleau : 

Résultats Cycle Classique