Rhinopneumonie : Communiqué du RESPE du 31 mars 2021
La cellule de crise* du RESPE s’est réunie pour la quatrième fois le 29 mars dans le cadre des foyers d’herpèsvirose de type 1 (HVE1 – rhinopneumonie) confirmés en Espagne et dans plusieurs départements en France en lien épidémiologique avec les foyers espagnols.
Cette réunion a réalisé un bilan de la situation en France et en Europe et mené les premiers échanges sur les conditions de reprise des rassemblements internationaux et nationaux.
Bilan de la situation
En Europe, 11 pays sont touchés. France mise à part, on comptabilise à ce jour 54 foyers, dont 31 (57%) déclarés en lien avec les CSI espagnols et 18 chevaux sont morts ou ont été euthanasiés.
Sur les 180 chevaux bloqués à Valence le 20/02, nombreux sont maintenant ceux qui au terme de leur quarantaine, ont regagné leur pays d’origine.
Sur les 24 chevaux français consignés à Valence selon le protocole sanitaire établit entre les ministères français et espagnol sur proposition de la FFE, un dernier termine sa convalescence et sa quarantaine à Valence et va être rapatrié cette semaine. Pour les chevaux rentrés en France et stationnés en quarantaine au Parc Equestre Fédéral, 10 sont retournés dans leurs écuries après leur dernier test négatif et sur les 13 restants, 5 autres devraient pouvoir les suivre d’ici à la fin de semaine.
En France, le comptage s'avère plus complexe ces dernières semaines ; on enregistre en effet des déclarations a posteriori ou pour lesquelles le lien avec l’Espagne n’est pas précisé, ce qui demande de mener une enquête pour s'assurer s'il en existe un ou non mais aussi d’identifier si les mesures de prévention, en particulier de l'isolement de l'animal et de la structure ont été mises en œuvre.
A ce jour, sont comptabilisés sur le territoire national, 37 foyers, symptomatiques, dont 25 (67%) en lien avec les CSI espagnols, soit une proportion un peu plus élevée que pour le reste de l’Europe. Celle-ci peut s’expliquer de 2 manières, d’une part, par le nombre important de chevaux français présents sur ces concours (30% de chevaux français dans les participants au CSI de Valence par exemple) et d’autre part, par l’incitation à la déclaration et la recherche systématique d’un lien avec les CSI pour toute déclaration ; ce qui n’a pas toujours été le cas dans d’autres pays européens.
Les 25 foyers confirmés dans des écuries de chevaux rentrant d’Espagne se situent dans 14 départements : Bouches du Rhône, Calvados, Charente-Maritime, Corrèze, Gironde, Haute-Garonne, Haute-Savoie, Hérault, Indre et Loire, Manche, Pyrénées Atlantiques, Seine-et-Marne, Val d’Oise et Yonne.
Dans deux foyers en lien avec les CSI espagnols, des cas contacts ont pu être identifiés, soit des chevaux présents dans ces structures, testés positifs, mais n'ayant pas été en Espagne.
A ce stade, aucun cas d’échappement d’un site n’a par contre été identifié.
Les symptômes exprimés par ces équidés sont toujours majoritairement des symptômes respiratoires, ou uniquement de l’hyperthermie. On note aussi quelques syndromes neurologiques, mais à ce jour, un seul cas de mortalité sur un cheval contact est rattachable à cet épisode. Des mesures sanitaires strictes sont maintenues, avec des tests réguliers des équidés de ces foyers et le nombre de positifs diminue très régulièrement.
Les cas autochtones, soit 16 foyers sans lien avec les CSI espagnols, ont augmenté depuis la dernière réunion de la cellule de crise, le 15 mars dernier. On y enregistre par contre 4 cas détectés suite à un dépistage (ventes et changement d’écurie), qui n'auraient sans doute pas été repérés sans l'appel à la vigilance et 3 foyers d'avortement, habituels en cette période de l'année. 4 foyers ont aussi déclaré des syndromes neurologiques avec quatre équidés morts sur 3 sites différents.
Une reprise des rassemblements sous haute surveillance
Pour préparer la reprise des compétitions, la FEI a réuni ces dernières semaines un groupe de travail composé d’experts vétérinaires et scientifiques, dont le Professeur Anne Couroucé (ONIRIS/FFE/RESPE). Ce groupe était chargé d’établir les conditions sanitaires de cette reprise. Après une dernière réunion ce 30 mars après midi, les mesures de reprise ont été diffusées à l’ensemble des acteurs concernés : cavaliers, vétérinaires, organisateurs…), ainsi que sur son site : https://inside.fei.org/fei/ehv-1/return-to-competition.
De manière générale, les procédures sanitaires seront renforcées sur l’ensemble des rassemblements organisés sous l’égide de la FEI ; l’objectif est de protéger les chevaux et les compétitions équestres internationales des conséquences des maladies infectieuses pouvant être transmises avant, pendant et après les événements FEI. Certaines de ces mesures ne seront actives que jusqu’au 30 mai a minima, période définie par la FEI pour un retour à une situation normale vis-à-vis de la rhinopneumonie.
Compte tenu de l’évolution favorable de la situation sanitaire, la FFE et la SHF ont décidé conjointement de maintenir la reprise* des compétitions équestres nationales et internationales, rassemblements d’équidés et stages qu’elles organisent, ou placés sous leur égide, à compter du lundi 12 avril 2021.
Comme la FEI, la FFE et la SHF se sont également réunies pour établir leurs propres conditions de retour à la compétition. Ces mesures spécifiques à la France s’harmoniseront cependant avec celles établies par la FEI et devraient être diffusées avant le week-end pascal. La cellule de crise ne manquera de les relayer.
* Les conditions de cette reprise à huis-clos s’inscriront dans le strict respect des mesures en vigueur dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de la Covid-19.
Les mesures de prévention toujours d’actualité sur le territoire
Même si l’évolution de la situation sur le territoire semble favorable, la cellule de crise considère que la reprise de l’ensemble des rassemblements doit se faire avec prudence. Tous les foyers, « espagnols » et autochtones, ne sont pas clos ; une circulation virale est toujours active au sein de certains effectifs.
La vigilance reste de mise afin de ne pas anéantir les efforts consentis par l’ensemble des acteurs de la filière depuis début mars. Les mesures sanitaires de prévention (en annexe) restent donc d’actualité, notamment pour les rassemblements tels que les foires, ventes, warm’up et autres rassemblements de chevaux et de cavaliers, y compris randonnées et chasses à courre en particulier si des chevaux de sport sont concernés.
Dans le contexte national et international de reprise des activités sportives, la surveillance d’éventuels nouveaux cas est un facteur clef de la maîtrise de la situation. La cellule de crise rappelle donc l’importance de la déclaration des chevaux malades ou suspects, ainsi que des cas testés positifs.
* La cellule de crise du RESPE
Déclenchée le 01 mars, elle regroupait l’Association Vétérinaire Équine Française, la Fédération des Acteurs du Développement, des Techniques modernes de reproduction Equine, la Fédération des Eleveurs du Galop, la Fédération Française d’Équitation, la Fédération Nationale du Cheval, France Galop, l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation, LABEO Frank Duncombe, la Société Française des Equidés de Travail, la Société Hippique Française, le Trot, la Direction générale de l’Alimentation et le RESPE.
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