Fée de Caryan, nouvelle championne des 5 ans Juments Selle Français et Anglo-Arabes
Soixante-huit juments ont tenté d’en découdre à Fontainebleau pour décrocher le tant convoité titre de championne de France des 5 ans Juments Selle Français et Anglo-Arabes. Si seules vingt-sept sont parvenues à terminer la compétition sans aucune barre poussée au sol, aucune n’a réussi à détrôner FEE DE CARYAN, grande gagnante. FURIOSA RAYE et FANTASIA DE BEAUFOUR ont dû, elles, se contenter des très belles deuxième et troisième places.
Après une saison irréprochable où elle n’a pas effleuré une barre sous la selle d’Alexandre Bosc, FEE DE CARYAN, fille du champion du monde Vigo d’Arsouilles et de la Selle Français Beautédivine, elle-même par Lamm de Fetan, a été sacrée reine des juments de 5 ans Selle Français et Anglo-Arabes. Née en Ile-et-Villaine, à l’élevage de Caryan, chez Yann David, la puissante Selle Français est issue d’un coup de foudre de ce dernier. « Fée, ou plutôt sa mère, est une histoire de cœur ! Beautédivine, la mère de Fée, est une sœur de Nuidivine qui avait fait une véritable démonstration à Fontainebleau, en 2008, en terminant sixième de la Finale des 7 ans sous la selle de Jérôme Chartier. C’est à partir de là qu’est née ma volonté d’acquérir une sœur de Nuidivine. La jument appartenait à l’époque à Marylène Blanchard avec laquelle j’ai pris contact. Cette dernière m’a donc laissé la possibilité d’acquérir Beautédivine, sœur utérine de Nuidivine par Lamm de Fetan. Marylène avait choisi ce croisement car sa jument Fée de la Mare, mère de Beautédivine et Nuidivine, étant petite, elle souhaitait apporter de la taille. En effet, Beautédivine est une très grande jument ! Pour ce qui est du croisement à l’origine de Fée, nous ne connaissions à l’époque pas tellement la production de Vigo d’Arsouilles, mais, étant donné sa masse, nous nous doutions qu’il devait produire épais. Beauté était très réactive des antérieurs alors que Vigo était un peu lent donc il m’a semblé que le croisement pourrait fonctionner, même si j’avais un petit doute sur la taille ! Lorsque Fée est née, elle était en effet déjà très grande et a ensuite grandi très vite. À deux ans, elle toisait plus d’1,70 m. C’est la raison pour la quelle j’ai ensuite croisé Beautédivine avec Quick Star, ce qui m’a donné une pouliche plus raisonnable en taille ! », sourit le naisseur.
FEE DE CARYAN et Alexandre Bosc - Crédits Photos : PSV Photo
L’alezane est, certes grande, mais très légère à observer et doté d’une manière de faire moderne. Dès ses premières semaines, son éleveur a pu déceler en elle un vrai talent qui vient, à travers cette saison et ce titre, de se confirmer. « J’avais déjà vu Fée sauter étant pouliche car sa mère porteuse avait fait une colique et, un jour à l’aube, je m’étais retrouvé à la faire marcher, suitée de Fée, dans la cour de l’écurie. Il y a un petit fossé d’1,50 m de large et Fée avait décidé de le sauter. Elle l’avait fait vraiment à la mode ce qui m’avait alors laissé penser que, peut-être, nous avions des chances pour le futur. J’étais impressionné ! Nous l’avons ensuite mise en liberté sur les barres à deux ans et demi et, lors de la première séance, après avoir fait son travail sur les obstacles, elle a sauté la lisse d’1,60 m et s’est échappée ! Nous avons donc eu l’occasion de voir ses capacités et nous sommes dit que ça ne servait à rien de la faire sauter plus. Elle montrait un vrai coup de garrot et une attention de la barre importante », se remémore, épaté, Yann David.
Vendue l’an passé après des débuts prometteurs, la championne de France appartient désormais à Bruno Rocuet, réputé formateur de cracks. « Je dispose des installations à la maison donc je monte les chevaux la semaine et François Lemoine les sort en concours. Elle a démarré à quatre ans par deux parcours de Formation 1, puis a directement enchainé sur un parcours de 4 ans Cycle Classique à Lamballe où elle a commis une faute sur l’avant dernier. Elle était assez ordinaire lors du début de sa carrière, très respectueuse, mais ne montrait pas grand chose jusqu’à cette faute sur le premier plan d’un oxer. Ce jour-là, elle a alors sauté le dernier obstacle en faisant un vrai festival et n’a depuis plus changé sa manière de sauter. Habitant à quelques kilomètres seulement de chez Bruno Rocuet, j’aime bien y emmener mes chevaux pour avoir l’avis de Bruno. Lorsque ce dernier a vu Fée sauter, il a absolument voulu l’acheter ! Je savais que, dans les mains de Bruno, Fée allait grandir et évoluer comme elle le méritait, c’est ce qui m’a poussé à accepter cette vente », raconte celui qui est à la tête de l’élevage de Caryan, basé à Pleurtuit.
FEE DE CARYAN et Alexandre Bosc - Crédits Photos : PSV Photo
Arrivée à Fontainebleau avec trois points de bonification pour régularité cette année, la championne a, selon son naisseur, passé un cap cette saison. « Nous avons cette année fait de nombreux concours similaires à ceux de Bruno donc j’ai pu suivre Fée et, au fil de la saison, je l’ai trouvée de plus en plus sérieuse et sereine. Fée a pris beaucoup en assurance et en musculature. Elle semblait un peu fragile chez moi à quatre ans car elle ne cessait de grandir et avait donc du mal à prendre de l’épaisseur. Désormais elle est beaucoup plus fleurie et musclée donc prête à encaisser le travail nécessaire pour progresser vers le beau sport. »
La souche maternelle n’est pas prête de s’éteindre puisque d’autres produits sont à venir et semblent nés sous les mêmes auspices que leur championne de sœur. « Beautédivine a une fille de Quick Star, Gayndee de Caryan, qui a quatre ans et tournera l’année prochaine à cinq ans. Elle est comme Fée en plus petite, donc je suis ravi ! Cette année, avec la crise du Covid, je n’ai pas jugé utile de la sortir et préfère attendre les cinq ans. Sur le peu de sauts qu’elle a déjà réalisé en liberté, elle met fort le garrot, passe très bien le dos et montre, comme Fée, une grande intelligence de la barre. Fée a également un demi-frère par Cornet Obolensky de trois ans, Hornet de Caryan, qui sortira l’an prochain à quatre ans. Il est un peu plus à l’image de Beautédivine, donc grand poulain mais assez compact. Il saute très bien en liberté, comme ses sœurs, donc normalement nous devrions avoir de belles choses à venir ! Nous avons aussi un deux ans par Beautédivine, Joan de Caryan, fils de notre étalon Erios de Caryan, lui-même par Nabab de Rêve. Beautédivine est maintenant pleine de Cardento. Comme elle semble bien produire, j’aimerais également faire du transfert d’embryon l’an prochain », se réjouit l’éleveur breton.
FEE DE CARYAN et Alexandre Bosc - Crédits Photos : PSV Photo
Visionnez son parcours de l'épreuve finale :
Regardez l'interview d'Alexandre Bosc à l'issue de sa victoire avec Fée :
Furioso Raye, une belle histoire récompensée
Après une saison de Cycle Classique 5 ans couronnée de douze parcours parfaits sur quatorze sorties, FURIOSA RAYE, arrivée à la Grande Semaine de l’Elevage 2020 avec 2,5 points de bonification, a confirmé sa bonne forme enchainant les sans-faute et étant sacrée vice-championne de France. Fille de Montender et de la Selle Français, Una d’Helby, elle-même par Calvaro, l’expressive baie est née chez Francesca Coin, à Saint-Désir, dans le Calvados. « Furiosa est une fille de mon ancienne jument, Una d’Helby, fille elle de Calvaro et d’une mère par Voltaire, que j’avais achetée aux ventes Fences à trois ans. Una était une jument très particulière, mais très efficace et dotée d’un grand cœur. Je l’ai vendue à huit ans en Espagne puis elle a rejoint le Mexique où elle a continué sa carrière jusqu’à être performante sur 1,45 m », raconte la naisseuse.
FURIOSA RAYE et Edgar Paillousse - Crédits Photos : PSV Photo
Préservée à quatre ans, cette année encore la Selle Français a bénéficié d’une saison légère puisque présentant des qualités indéniables rendant les choses faciles. « Furiosa a, dès les débuts, montré son énergie et son envie de bien faire. Elle a débuté sous la selle de Julien Alvarez à quatre ans réalisant 100% de parcours parfaits. Elle est ensuite passée sous la selle d’Edgar Paillousse cette année avec qui elle a réalisé treize parcours parfaits sur quatorze », explique l’éleveuse.
FURIOSA RAYE et Edgar Paillousse - Crédits Photos : PSV Photo
La route de cette dernière et de sa protégée se sont séparées il y a peu, mais Francesca Coin s’en satisfait. « J’ai vendu Furiosa à Jérôme Maurel qui a fait confiance au binôme pour la Finale de Fontainebleau, et il a eu raison ! Je lui souhaite beaucoup de succès pour l’avenir avec ma Furiosa Raye. »
FURIOSA RAYE et Edgar Paillousse - Crédits Photos : PSV Photo
Fantasia de Beaufour, le rêve d’Eric Levallois
La ravissante FANTASIA DE BEAUFOUR est montée sur la troisième marche du podium accompagnée de Valentin Besnard, sacré meilleur cavalier de la Grande Semaine 2020. Issue d’un croisement entre Contendro et Balerina de Beaufour, fille de l’étalon maison Diamant de Semilly, la chic baie réalisait cette année sa première année de compétition soldée de onze parcours vierges de toute pénalité sur treize engagements. Dotée d’un caractère bien trempé au départ, son naisseur, Eric Levallois, a souhaité lui laisser le temps de se poser. « Fantasia savait, dès son plus jeune âge, ce qu’elle voulait. Elle était un peu délicate dans le caractère, très gentille, mais il ne fallait pas venir la chatouiller ! Elle est finalement devenue l’opposé en deux ans. Nous avons pris notre temps à quatre ans, nous ne l’avons pas brusquée et avons préféré la faire seulement travailler à la maison pour la préserver. Fantasia est une jument très sûre d’elle. Valentin Besnard, son cavalier, me dit toujours qu’elle ne travaille pas énormément car elle est très douée ! Tout ce qu’il lui demande, elle l’exécute très facilement et naturellement, ce qui est un gain de temps et d’énergie génial. Elle est vraiment « la jument sans problème ». Elle a réalisé beaucoup de parcours sans faute cette saison et elle est en plus très belle ! », détaille, plein de fierté, l’ancien cavalier de l’escouade tricolore.
FANTASIA DE BEAUFOUR et Valentin Besnard - Crédits Photos : PSV Photo
Après une saison performante, l’élégante Selle Français a, une nouvelle fois, fait preuve de son talent sur le mythique terrain du Grand Parquet, de quoi satisfaire son éleveur. « À Fontainebleau, Fantasia a eu un très bon comportement, comme celui tout au long de l’année et comme je l’espérais : bien dans sa tête, attentive, répétant ses sauts, … Elle s’est comportée comme une très bonne jument. Les qualités majeures de Fantasia sont qu’elle est très sûre d’elle, elle effectue tout avec beaucoup de facilité, elle est très respectueuse, a un très bon passage de postérieurs et est toujours très appliquée dans ce qu’elle fait. Elle n’est pas démesurée dans sa manière de sauter, mais, lorsqu’il faut mettre un petit coup de rehausse, elle est toujours présente au bon moment. Fantasia est mon rêve de jument en tant qu’éleveur : belle, distinguée avec beaucoup de classe. Elle rend son propriétaire et éleveur heureux ! »
FANTASIA DE BEAUFOUR et Valentin Besnard - Crédits Photos : PSV Photo
Après avoir fait preuve de beaucoup de sérieux cette année, Fantasia de Beaufour peut désormais profiter d’un repos bien mérité. « Fantasia part au paddock pendant trois semaines, voire un mois, puis reviendra au travail avec comme objectif de s’illustrer dans la Finale des six ans l’an prochain. Nous avons également réalisé deux transferts d’embryons cette année et nous recommencerons au printemps prochain. Malheureusement la première porteuse a coulé, mais il me reste le second embryon avec Cornet du Lys. J’ai vendu la mère de Fantasia, Balerina de Beaufour, à la Princesse Al Maktoum pour qu’elle débute son élevage. J’ai néanmoins toujours la grand-mère, Sarabelle, qui m’a notamment donné un poulain splendide cette année par Casago », termine le Normand.
FANTASIA DE BEAUFOUR et Valentin Besnard - Crédits Photos : PSV Photo
Deux autres juments de cinq ans ont décroché la mention Élite à l’occasion de cette Finale nationale. FLURRY DU ZIEL, fille de l’Arc de Triomphe et d’une mère par King Size, a, sous la selle d’Enzo Chiarotto, offert une belle quatrième place à son naisseur et éleveur Jean-Charles Clément.
FLURRY DU ZIEL et Enzo Chiarotto - Crédits Photos : PSV Photo
FANDI a elle terminé cinquième présentée par Clément Mernier. Née et appartenant à Bernard Schotsmans, la fille de Windows vd het Costerveld, alias Cornet Obolensky, et petite-fille du génial Baloubet du Rouet n’a commis en 2020 qu’une seule faute sur l’intégralité de ses parcours.
FANDI et Clément Mernier - Crédits Photos : PSV Photo
Retrouvez le classement détaillé du Championnat ci-dessous :