Fontainebleau 2019 : Farzack des Abbayes au plus haut chez les Cycle Classique 4 ans Mâles et Hongres SF et AA
Après les juments Selle français et Anglo-arabe de 4 ans, c’était au tour des mâles et hongres des mêmes races et de la même génération de disputer leur Finale sur le Grand Parquet. Quatre-vingt-dix-sept concurrents se sont alignés au départ de ce championnat et trente d’entre eux ont réussi à signer deux parcours parfaits parmi lesquels cinq se sont adjugé la mention Élite. La coupe a elle été brandie par Farzack des Abbayes monté par le Normand d’adoption Christophe Grangier.
Jugés sur deux parcours mais également au modèle, au style et lors d’une NEP, les jeunes pousses ont vu la victoire tomber dans l’escarcelle de FARZACK DES ABBAYES présenté sous la selle de Christophe Grangier. Doté d’un coup de saut surréaliste, le magnifique bai a survolé les deux parcours et a séduit les juges qui lui ont attribué des notes moyennes de 17,25 en manière et aptitude, 16,30 en modèle et une note de 16,775 pour sa NEP. L’étalon Selle Français confirme son incroyable potentiel après avoir eu 100% de réussite cette année sur le Cycle Classique 4 ans avec notamment deux parcours parfaits lors du CIR de Saint-Lô. « Farzack fait énormément confiance à son cavalier car il a été élevé comme cela », raconte Jean-Yves Gardin, naisseur, propriétaire et gérant de la SCEA des Abbayes, dans la Manche. « Dans sa tête, le cavalier l’aide à se sécuriser ce qui permet qu’en concours il ne soit pas inquiet. Il était déjà mis sur un parcours en début d’année puisque nous l’avions travaillé pour l’agrément étalon avec un cavalier amateur qui m’aide avec les jeunes. Nous n’avions aucune pression cette année, nous ne voulions pas aller chercher de performance car nous voulions attendre Farzack et prendre le temps de le construire. À Auvers, dans le Cycle Classique, il a été incroyable et depuis il semble avoir compris, s’être déclaré et répète chaque saut. Je crois en mon cheval depuis le début et ce titre est une confirmation. À Fontainebleau, j’étais présent le premier jour et je l’ai trouvé superbe. Je n’ai pas pu laisser ma ferme bovine deux jours d’affilée et regrette donc de n’avoir pu être là le second jour pour assister à son incroyable parcours sur le Grand Parquet ».
FARZACK DES ABBAYES & Christophe Grangier
Le puissant étalon est le fruit d’un croisement sagement pensé entre Montender et la Selle Français Palme du Landey, par l’international Flipper d’Elle. « La jument est une Flipper d’Elle, elle est très racée avec beaucoup de sang et une vraie intelligence de la barre. J’ai toujours cherché à la croiser avec des chevaux puissants, avec beaucoup de force et de souplesse, ce que j’ai trouvé chez Montender. Farzack a toujours été très beau, très bien fait et les connaisseurs de poulains sous la mère voyaient en lui un poulain précieux avec beaucoup de chic qui semblait être un vrai poulain d’avenir. Je l’avais déjà repéré sous la mère ; j’avais déjà eu quelques bons poulains, mais lui était encore une classe au dessus. Après avoir croisé la mère avec L’Arc de Triomphe et d’autres dans le même style, j’ai voulu utiliser Montender, fils de Contender, car toute cette lignée-là a une bonne bouche et est assez pratique. Le résultat a été optimal car Farzack est très gentil, très proche de l’Homme et très intelligent. Chez nous, ma femme et moi manipulons les chevaux depuis leur plus jeune âge afin de créer un climat de confiance. Nous débutons l’éducation de nos poulains jeunes et ainsi, lorsque nous commençons le débourrage tout se passe généralement très bien car ils sont proches de nous après avoir été choyés et aimés. Pour nous c’est vraiment très important », explique le naisseur, véritable passionné et amoureux de ses chevaux.
Ayant bluffé le public de Fontainebleau, Farzack a fait preuve d’un potentiel naturel incroyable. « Chez moi les chevaux ne sont absolument pas trafiqués sur les barres. Je pense que, comme avec les chiens, tout passe par le jeu. Je considère toujours les chevaux et je veux qu’ils prennent du plaisir. Je ne m’attends pas à être émerveillé par un trois ans, je les laisse faire à leur rythme. Lorsqu’on a fait sauter Farzack il était bon et a montré une ou deux fois des choses absolument extraordinaires. Il n’a néanmoins pas été à l’époque capable de répéter car il aurait fallu lui demander et ça ne fait pas partie de ma manière de faire. Sous la selle au départ je l’ai aussi vu faire cela deux ou trois fois et je me suis dit qu’un jour il arriverait à le faire sur chaque saut. Aujourd’hui c’est chose faite ! Christophe Grangier a toujours travaillé dans ce sens-là, en restant très naturel. »
FARZACK DES ABBAYES & Christophe Grangier
Un croisement qui, s’il se reproduit aussi bien, devrait avoir de beaux jours devant lui puisque Farzack a un propre frère actuellement âgé de trois ans, Gerback des Abbayes. « Nous l’avons déjà fait sauter, il ne montre pas grand chose et est un peu timide, comme l’était Farzack au même âge. Je pense qu’il sera néanmoins un peu plus lent dans sa progression et moins près de l’Homme. En revanche, il est certain qu’il est qualiteux. »
Doté de moyens incroyables, Farzack semble promis à un bel avenir, mais son propriétaire ne sait pas s’il pourra le garder. « Je n’ai pas eu l’occasion ni la possibilité de faire prélever Farzack, mais j’aimerais le faire avant de le laisser partir à l’étranger… En effet, j’ai eu beaucoup de demandes venant uniquement de cavaliers étrangers. Farzack est loin d’avoir atteint le summum de ses capacités, je sais qu’il fera les 5 ans et si j’étais assuré que son prix doublerait à la fin de la saison prochaine alors je le garderais, mais avec les chevaux nous ne sommes jamais sûrs de rien. Ce n’est pas la qualité du cheval qui m’inquiète c’est seulement le risque de problème de santé ou d’accident… C’est vraiment dommage que nous n’ayons pas de sponsors en France pour nous aider à garder de tels chevaux, Selle Français qui plus est ! Farzack a absolument tout pour faire un bon sportif et un bon père… malheureusement ce ne sera pas pour nous je pense. L’idée de m’en séparer m’attriste énormément car c’est vraiment ma passion de m’occuper de mes chevaux, surtout quand ils sont comme lui. Ce que j’aime c’est, avant et après ma journée de travail dans ma ferme bovine, aller passer du temps dans les boxes et être avec mes chevaux, je me fiche du prestige ! », commente avec regret l’éleveur.
Revivez en images la performance du champion :
FALCO DE TATIHOU SE DETACHE EGALEMENT DU LOT
FALCO DE TATIHOU a, lui, décroché la médaille d’argent piloté par Manon Geismar Bonnemains. Le très bel alezan a lui aussi impressionné le public par un coup de dos redoutable déjà mis en œuvre tout au long de la saison lui permettant de signer cinq parcours parfaits sur six sorties dont deux à l’occasion du CIR d’Auvers, dans la Manche. En terre bellifontaines, le mâle Selle Français n’a pas laissé les juges indifférents puisque ces derniers lui ont octroyé la moyenne de 17,25 en manière et aptitude, celle de 16 en modèle et la note de 16,625 lors de la NEP. « J’ai vendu Falco à six mois à Denis Hubert, mais j’ai suivi son évolution et essayé de voir le plus de parcours possibles cette saison. Je l’ai trouvé à chaque fois magnifique, avec beaucoup d’aisance et répétant toujours les mêmes sauts », s’enthousiasme son naisseur Philippe Noël, de l’élevage de Tatihou, dans la Manche. « À Fontainebleau, le premier jour il a été très bien, mais sur le Grand Parquet il a été impressionnant montrant notamment beaucoup de force. Je pense que c’est un vrai cheval d’avenir ».
FALCO DE TATIHOU & Manon Geismar Bonnemains
Fils du regretté Selle Français Ogrion des Champs et de la Selle Français Quenotte de Tatihou, elle-même fille de Modesto, Falco semble être né avec beaucoup de qualités intrinsèques de sauteur probablement héritées de ses illustres parents et grands-parents. « J’ai choisi de réaliser ce croisement car Ogrion des Champs produit des chevaux très faciles avec un super mental, ce qui, en tant qu’éleveur, est pratique car ils sont toujours faciles à vendre et ce quel que soit leur niveau. La mère, Quenotte, est une jument avec du sang, dû à l’apport de Modesto, et il me semblait que le mélange avec Ogrion aurait fait quelque chose de bien. Falco a toujours été très beau avec un caractère en or. Vous pouviez arriver dans le champ, lui mettre un licol sans encombre et partir avec », se remémore l’éleveur.
Ce dernier n’a d’ailleurs pas tardé à utiliser Falco, désormais propriété du vétérinaire Saint-lois Denis Hubert, sur certaines de ses juments. « J’ai utilisé Falco sur deux juments, une par Made In Semilly, et l’autre fille de Calvaro. Nous verrons donc l’année prochaine à quoi ressemblent ses premiers poulains ! »
FIGHTER SEMILLY, PUISSANCE ET TRANQUILLITE
Enfin, le podium a été complété par FIGHTER SEMILLY présenté par Alexis Gourdin, cavalier du naisseur et propriétaire Richard Levallois. Empli de force et de souplesse, le puissant bai a sauté sans encombre les deux parcours de cette Finale nationale et a reçu les excellentes notes de 16 comme moyenne de manière et aptitude, 17,20 comme moyenne au modèle et 16,600 pour la NEP. N’ayant pas effleuré une seule barre de la saison sur le Cycle Classique 4 ans, le mâle Selle Français a ainsi confirmé tout le bien que son éleveur pense de lui. « Avant de débuter sa saison de Cycle Classique 4 ans, Fighter avait fait le testage étalon à 3 ans, ce qui a permis de bien l’avancer dans le dressage. Dès le début des concours il s’est montré pratique contrôlant bien son énergie et n’en gaspillant pas bêtement. Il est toujours concentré sur ce que lui demande son cavalier, mesuré et sûr de lui. Il a toujours montré une vraie qualité de galop, ce qui est souvent bon signe. À Fontainebleau, il a fait son travail sans n’être époustouflant ni démonstratif mais en étant appliqué et sérieux. Il n’est pas du genre à en mettre plein la vue, il s’emploie lorsque cela est nécessaire et est toujours très régulier », commente Richard Levallois, naisseur et propriétaire.
FIGHTER SEMILLY & Alexis Gourdin
Né à Couvains, dans la Manche, à l’élevage Semilly, l’étalon a du sang de champion qui coule dans ses veines. Sa mère, Santana Semilly, est une fille de l’illustre chef de race Le Tot de Semilly, alors que son père, Bisquet Balou C a performé sur la scène internationale : un croisement complémentaire selon l’éleveur. « Santana est faite comme une Le Tot, très compacte, et Bisquet Balou permettait d’abord de retrouver le sang de Baloubet du Rouet et ensuite d’apporter de l’étendue au produit. Fighter était beau à la naissance et est toujours resté harmonieux, même durant sa croissance sans passer par la phase ingrate de la plupart des poulains. Au niveau du caractère il a toujours été naturellement avenant avec l’Homme, très gentil et facile. Ainsi, le débourrage a été fait aisément. Fighter s’est mis rapidement dans le moule comprenant facilement les choses. Il est une bonne nature, bien dans sa tête et pas stressé. Sur les barres, il a montré une vraie intelligence, tout a toujours semblé facile pour lui, il a fait preuve de qualités et était très sérieux dans ce qu’il faisait », explique son naisseur et propriétaire Richard Levallois.
La suite pour Fighter devrait se poursuivre sur ses terres natales, dans la Manche, où, après un mois de repos, le puissant bai préparera la saison prochaine. « Il devrait encore mûrir dans l’hiver de 4 à 5 ans et je pense que, lorsque les barres monteront, vu son fonctionnement et son modèle, tout devrait bien se passer. Il va désormais partir un peu au pré en vacances car le testage, la congélation, la monte en frais et le Cycle Classique 4 ans ont représenté beaucoup de choses pour lui cette année. Ensuite, au début de l’hiver il reprendra sa préparation pour les 5 ans. »
LA MENTION ÉLITE EGALEMENT POUR FRENCH TOUCH’S DREAM ET FAIRPLAY DE LAYME
S’ils ne sont pas montés sur le podium French Touch’s Dream et Fairplay de Layme ont néanmoins quitté Fontainebleau floqués de la mention Élite.
Le premier, FRENCH TOUCH’S DREAM, est un fils de For Pleasure et de la Selle Français Tina du Godion, elle fille du Selle Français Marlou des Étisses, né chez Mathieu et Virginie Lefebvre, toujours propriétaires. Aux rênes de cette dernière, le Selle Français pie avait déjà prouvé son potentiel cette saison signant huit sans-faute sur douze sorties.
Le second, FAIRPLAY DU LAYME, est issu d’un croisement entre Eldorado de Hus et une mère Selle Français, Nikita de Roy, par Fastourel du Cap. Le mâle alezan né et monté par Arnaud Lemoine, à qui il appartient, ponctue une belle saison couronnée de huit parcours sans pénalité sur dix départs dont deux lors du CIR du Lion d’Angers.
Retrouvez ci-dessous l’ensemble des résultats du Cycle Classique de la Grande Semaine de Fontainebleau :