Fontainebleau 2023 : GLORIA DES BESNARDS sacrée Championne des 7 ans
Gloria des Besnards, bis repetita pour François-Xavier Boudant
Et de deux pour le cavalier normand dans ce championnat des chevaux de 7 ans ! Après sa victoire éclatante l'an dernier avec l'étalon du GFE Falko de Hus (Baloubet du Rouet, sf), François-Xavier Boudant réitère avec brio, cette fois associé à une jument issue de l'élevage familial, GLORIA DES BESNARDS. Si le format de l'épreuve a quelque peu changé, ressemblant davantage à un Grand Prix, la performance n'en reste pas moins belle et conclut une saison 2023 digne des montagnes russes pour celui que l'on surnomme F-X. Le couple devance Guillaume Batillat sur QAPELLA DI LINO (2èmes) et Julien Gonin avec CRACK BEL Z (3èmes).
Gloria des Besnards, la nouvelle "girl" d'un petit garçon devenu grand
Se contenter d'admirer la performance de la grise sur la piste bellifontaine ne serait pas rendre hommage au talent et à l'opiniatreté de toute une famille. Les Boudant aiment les chevaux de père en fils, et si Jacky, le papa de François-Xavier, n'avait pas un jour, au début des années 80, jeté son dévolu sur Kalinka Girls (Amour du Bois, sf), fille de Magali (Fra Diavolo, ps) née chez Marcel Lebourgeois à Villedieu Les Poëles (Manche), son fils n'aurait pas connu la même carrière. En effet, Kalinka Girls eut deux filles : O Magalie (Uriel, sf) qui fit souche au sein de l'élevage des Grez de Robert Foissey (d'où Iris des Grez ISO 160, Khan des Grez ISO 157), puis Présidentielle (Elf III, sf). C'est elle qui fournit au jeune cavalier d'alors, au début des années 2000, ses premiers chevaux de haut niveau. Ce fut d'abord Candidat II (ISO 153) qu'il porta jusqu'en Grand Prix CSI3* 1,50m. Puis Dollars Boy, son propre frère (par Quidam de Revel, sf), étalon, ISO 160, qui lui offrit ses premières sélections internationales. Sa propre soeur Fidgie Girl l'emmena même jusqu'au CSIO5* de La Baule. Enfin Happy Girls, toujours issue du chef de race Quidam de Revel, ISO 146, la mère de Gloria.
GLORIA DES BESNARDS & François-Xavier Boudant - Crédit photos : PSV Photos
Nous avons ici à faire à l'une des plus riches et fournies familles du stud-book Selle Français, dont les descendants galopent aujourd'hui un peu partout dans le monde. Citons de façon non exhaustive : A Kyss (Diamant de Semilly, sf) CSI4* pour le Maroc, Loops de Batilly (Concorde, kwpn) Coupe du Monde avec Julien Epaillard, Ulievka de Breve (Toulon, bwp) CSI5* avec Laura Renwick (GBR), Kedehop de Breve (Cruising, ish) CSIO5* avec Cayetano Martinez de Irujo (ESP), Victorio des Grez (Nabab de Reve, sBs) CSI5* avec Jane Richard (SUI), l'étalon tendance de Fanny Skalli, Freud de Kreisker, le fabuleux Once de Kreisker (Papillon Rouge, sf) CSI5* avec Natale Chiaudani (ITA), et toute la descendance de Jumpy de Kreisker qu'il serait trop long de citer, sans oublier les descendants nés au sein des élevages "des Ibis", "du Fraigneau", "de Kerglenn", "d'Helby", "du Chanu"... Déjà labellisée Excellent à 6 ans, Gloria des Besnards porte en elle un héritage génétique et familial inestimable que la famille Boudant espère pérenniser en ayant procédé à un transfert d'embryon avec le crack de Lorenzo de Luca (ITA), Halifax van het Kluizebos.
GLORIA DES BESNARDS & François-Xavier Boudant - Crédit photos : PSV Photos
Qapella Di Lino, une génétique en or
Son nom à consonance italienne masque ses véritables origines. Qapella Di Lino est née chez Geert Ghekiere, producteur de lin installé à Sint-Eloois-Winkel, au nord de Roubaix sur la route de Bruges. Amateur de belle génétique, il a choisi l'une des meilleures lignées maternelles françaises pour enrichir son élevage, celle de Sophie du Château (Gaboulet A, sf), la célèbre matrone à l'origine du crack Itot du Château (ISO 193), de Letoile du Château (ISO 152) ou encore de Sultan du Château (ISO 168). En 2006, trois poulains issus de transfert d'embryon virent le jour, dont Sultan et sa propre soeur Signora. Cette jument ne vous rappelle rien ? Pourtant, les médias en ont beaucoup parlé récemment et pour cause. La fille de Kannan est la mère de l'étalon fétiche de Bruno Rocuet, Best Of Iscla (ISO 155), de Vitot du Château (ISO 165), et de l'étalon de Jérémie Rolland, Happy Day d'Iscla. Signora produit désormais uniquement pour le compte de l'élevage d'Iscla d'Isabelle Levy et Guy Duchamp. Happy Day est en réalité le propre frère de notre Qapella Di Lino. Débutée seulement en janvier dernier par Guillaume Batillat, la bai, fille de Toulon, inscrite au BWP, a effectué son début de saison sur la tournée espagnole de Valence avant d'enchaîner les bons résultats sur le circuit CSIYH. Vainqueur à Villers-Vicomte et Royan, elle confirme ainsi ses bonnes dispositions en enchaînant trois parcours sans faute lors du Championnat des 7 ans.
QAPELLA DI LINO & Guillaume Batillat - Crédit photos : PSV Photos
Crack Bel Z, fils d'une crack
A la lecture du nom de la mère de ce cheval, personne ne peut imaginer celle qui se cache en réalité derrière Sweety vh Asborneveld...pourtant, elle fut l'une des meilleures juments du monde durant près de huit ans. Sous ce patronyme belge se dissimule la fabuleuse La Toya III. Elle fit d'abord le bonheur de Markus Fuchs avec qui elle remporta l'argent par équipe au Championnat d'Europe de San Patrignano (ITA) en 2005 puis la Coupe des Nations du CSIO5* de La Baule en 2009. Puis elle offrit au jeune Arthur Gustavo Da Silva (SUI) ses premières sélections en équipe Suisse avec à la clé une 2ème place dans le Grand Prix CSIO4* de Lisbonne et une victoire dans la Coupe des Nations du CSIO3* de Drammen (NOR). "La Toya appartenait à Adolfo Juri, le propriétaire de Leone Jei, le crack de Martin Fuchs" raconte Frédéric Neyrat, le naisseur de Crack Bel Z. "J'entretenais de très bonnes relations avec lui, je lui avais acheté Granie, montée elle aussi par Markus en CSI5*, qui m'a ensuite donné CSIO Bel, par Tinka's Boy, gagnante en CSIO5* avec Jennifer Hochstadter. J'ai réussi à acheter La Toya à la fin de sa carrière sportive. Une semaine après son arrivée, elle nous faisait une double ovulation grâce à laquelle nous avons pu procéder à deux transferts d'embryons. J'avais acheté Con Air à son ancien cavalier Otto Becker. L'année suivante naissaient deux pouliches".
CRACK BEL Z & Julien Gonin - Crédit photos : PSV Photos
Le rhônalpin renouvela le croisement pour produire finalement Crack Bel Z. "Il nous est tout de suite apparu magnifique" dit-il. "Nous l'avons confié à 5 ans à Julien Gonin avec qui j'entretiens un lien d'amitié. En bon élève de Michel Robert, il déteste les entiers, mais comme nous sommes amis, il a accepté de la garder. Un jour, Julien m'appelle et me dit 'j'ai fait carrosser le camion spécialement pour Crack'. Il avait visiblement changé d'avis concernant les étalons. L'an dernier lors du concours de Vichy, il a déclaré ne jamais avoir monté un tel cheval. Cette année, ils ont beaucoup gagné. Crack Bel a montré toutes ses qualités." Sélectionné pour le Championnat du Monde des 7 ans à Lanaken, le bai a commis une petite faute dans l'épreuve d'ouverture mais termine malgré tout 2ème de la petite finale. "Il m'appartient toujours mais il est à vendre" précise Frédéric Neyrat. "Les sommes proposées sont difficiles à refuser. Et puis, je suis à la retraite et je vis mal les compétitions, comme dit Julien, je suis en PLS quand ils sont en piste" confie-t-il en riant. "Le cheval est très regardé même s'il a peu couru sur le circuit SHF. Il apprend très vite. Il possède un super équilibre, un galop exceptionnel, et alors que sa mère était un peu folle, lui est vraiment brave. Sa carrière d'étalon a démarré lentement à cause du Covid. Nous l'avons quand même fait approuver à l'AES, et cette année, il a été approuvé au Selle Français." Pour l'heure, Crack Bel Z reste en france...en attendant sa destinée internationale.
CRACK BEL Z & Julien Gonin - Crédit photos : PSV Photos
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