Saumur 2019 : Envoyé Spécial du Luy, meilleur parmi les poneys de 5 ans
Trois médailles, trois mentions Elite dans le Cycle Classique 5 ans, mais la victoire a été dérobée d’une main de maître par Envoyé Spécial du Luy aux commandes de Julien Vincent, doublant ainsi Mr Miagi S sous la selle de Margot Frattinger et Extrazia de Caux associée à Céline Salle, toutes deux habituées des podiums des Grandes Semaines SHF.
Avec un score de 76,150% lors de la reprise finale, Envoyé Spécial du Luy s’est imposé dans le Cycle Classique 5 ans Poneys. Présenté par Julien Vincent, le fils du Poney Français de Selle Qoutsou et de Sitgess du luy, elle-même issue du performer international Thunder du Blin, a selon sa propriétaire été en dessous de ce qu’il peut montrer. « A Saumur, il a été bien en dessous de son potentiel. Il a présenté une performance très propre le premier jour où il a fait ce qui lui était demandé mais, le deuxième jour, il s’est laissé porter et n’a pas forcé le talent ! Mais nous ne retenons que le positif, il est Champion de France », commente Olivia Renard.
ENVOYE SPECIAL DU LUY & Julien Vincent
Acheté à Bérangère et Marie-Noël Mouroux alors qu’il n’avait que quelques semaines, le Poney Français de Selle a généré un véritable coup de cœur chez son actuelle propriétaire. « C’est un amie qui l’a élevé et me l’a présenté à un peu plus de deux mois sous la mère dans le box. Il était mignon et tentait d’enlever le licol de sa mère. Lorsque son éleveuse m’a donné son nom, j’ai craqué et l’ai acheté ! Je ne connaissais pas plus que ça son origine ou ses capacités, le hasard a bien fait les choses ! J’ai fait confiance aux Mouroux et à mon coup de cœur. Il a toujours été très facile. Nous avons pris le temps, comme avec tous les autres. Nous avons fait les manipulations progressives dès son plus jeune âge et cela a été rapide. A deux ans, il était déjà bien dans sa locomotion et son modèle donc nous avons commencé le travail pour les présentations de modèles et allures. Nous avons commencé en Pays-de-la-Loire, chez nous, mais ne se passant pas grand-chose pour les poneys, j’avais peur qu’il soit jugé avec les yeux de l’amour et avons donc décidé d’aller nous frotter à ce qui se fait de mieux, c’est-à-dire en Normandie. Nous avons participé aux finales régionales à deux et trois ans et il s’avère qu’il était très bien. Nous avons enchaîné sur les finales nationales de 3 ans, l’agrément étalon, le testage et puis sous la selle les 4 ans en CSO avec moi. Dès les premiers concours il a été facile, il est un peu sensible dans le mental, il ne faut pas le gronder mais sinon tout est simple, il est souple, se tient et est franc. Son seul défaut est que lorsque nous descendons de son dos, les autres paraissent fades ! Durant les 3 ans au Sologn’Pony, la SHF nous a dit que pour un poney d’obstacles, et qui plus est français, il bougeait bien et nous a conseillé de tenter le dressage. Nous avons pensé que ça pourrait faire une ligne de plus à son CV et lui apporter d’autres juments puisqu’il était déjà agréé. Nous nous sommes mis au boulot avec Julien Vincent. J’ai du mal à avoir le mental nécessaire car je m’inquiète pour mon protégé donc au Sologn’Pony, à quatre ans, il fait deux fois quatre points et il finit Très Bon. Cette même année, lors de la Finale de dressage, malgré mon appréhension, nous finissons quatrièmes, à un dixième seulement du podium. Cette année, je me suis cassé un genou donc je ne peux pas le monter comme j’aimerais, mais, pour ne pas qu’il passe à côté de son année de 5 ans, je l’ai confié à Julien Vincent pour faire la finale de Saumur. Il était qualifié pour la Finale en saut d’obstacles, mais nous avons fait l’impasse », explique la propriétaire.
Pour ce qui est de la suite, cette dernière doit malheureusement se résoudre à laisser partir son protégé. « Désormais, Envoyé Spécial est à vendre car je pense que c’est l’année intéressante. Il a le potentiel international, mais pas moi ! Mon genou ne me permettant pas de profiter de lui, il faut faire des choix. Il semble en tout cas transmettre ses qualités à ses produits. J’en ai vu un dans un élevage, un bel isabelle qui bouge bien et est adorable. Nous aurons son premier produit en 2020 », conclue Olivia Renard.
Retrouvez la reprise de dressage du champion :
MR MIAGI S, A QUELQUES POINTS D’UN DOUBLE
La deuxième place est, elle, revenue à MR MIAGI S associé à Margot Frattinger, sa propriétaire. Le fils de Mr Right et Diara, elle-même descendante de Don William a, par son look incroyable mis en lumière par sa jolie robe palomino, séduit Laurence Klimpfen, première à l’avoir importé d’Allemagne : « J’avais choisi Mr Miagi S en Allemagne via son éleveur, Monsieur Johannes Sabel, qui est un ami, à l’âge de deux ans et demi pour son papier, sa qualité, son look et sa couleur. Je suis une inconditionnelle amoureuse des poneys et je voulais tenter de développer le commerce de poneys de dressage de haut niveau. Mr Miagi S a toujours été très sage. A l’époque, j’avais un ami, ancien garde des Haras nationaux, qui débourrait les chevaux de manière éthologique et, lorsque je suis allée voir Mr Miagi S, deux jours seulement après le début de son débourrage, il me l’a montré monté aux trois allures et j’ai alors pensé que ce poney était surdoué », commente Laurence Klimpfen, propriétaire des Ecuries du Dashbuhl.
MR MIAGI S & Margot Frattinger
Passé depuis sous la houlette de Margot Frattinger, groom au sein des Ecuries du Dashbuhl de Laurence Klimpfen, le couple s’est rapidement formé. « Lorsqu’il est arrivé aux écuries, il a été immédiatement acheté par ma groom, Margot Frattinger. Celle-ci a fait un super boulot avec Damien Dumoulin, son entraîneur qui est cavalier chez moi. Ils ont permis au poney d‘évoluer dans de très bonnes conditions. Margaux l’a toujours écouté dans son travail et lui a laissé les temps d’adaptation nécessaires lorsqu’il en a eu besoin. En plus de ça, il fait beaucoup d’extérieur ce qui est génial pour son moral. Margot le fait aussi sauter depuis cette année et devrait le faire sortir à l’obstacle la saison prochaine. Je pense que son objectif n’est pas du tout de le vendre, mais de le garder sur le long terme et de le faire approuver. N’ayant pas pu me rendre à Saumur, j’ai suivi leurs reprises sur le canal SHF et je suis vraiment contente car il s’est montré totalement fidèle à ce qu’il est à la maison. Il évolue bien, a pris de la force et de la tonicité. Il n’est encore pas prêt à supporter de grosses charges de travail, mais il s’est conforté dans l’échelle de progression qui a été mise en place depuis le début », conclue Laurence Klimpfen.
EXTRAZIA DE CAUX, LA POLYVALENTE
Enfin, la médaille de bronze a été remise à EXTRAZIA DE CAUX aux commandes de sa partenaire et propriétaire Céline Salles. Habituée des podiums de la SHF, puisqu’elle s’adjugeait le titre de Championne de France des 4 ans en concours complet l’an passé, la PFS réitérait cette année avec une médaille d’argent dans les 5 ans à Pompadour, toujours associée à sa propriétaire. Les deux complices ajoutent donc une nouvelle breloque à leur palmarès.
EXTRAZIA DE CAUX & Céline Salles
Si aujourd’hui la jolie pie fille d’Agility de Caux et Akazia de Caux, elle-même par Ratzia d’Ihia, semble docile et concentrée, les choses n’ont pas toujours été faciles et Céline Salles a dû faire preuve de patience. La naisseuse d’Extrazia de Caux, Elise Lecouvreur, revient sur le plus jeune âge de sa protégée : « Pouliche, Extrazia était très belle. Dès qu’elle est tombée dans la paille je me suis dit que c’était une crack ! Au départ elle n’était pas du tout à vendre et je voulais la garder pour moi et pour l’élevage. Cependant, en 2015, alors qu’elle avait un an j’ai finalement décidé d’arrêter l’élevage de poneys de sport et ai ainsi liquidé la quarantaine de poneys que j’avais. Céline Salles, sa propriétaire actuelle, est une amie et l’avait déjà vue à plusieurs occasions chez moi et repérée. Au départ ça n’a pas été simple pour elle car si Extrazia était très gentille petite, un épisode à un an l'a changée. Elle a en effet échappé à une de mes employées et s’est enfuie, emmêlée dans la longe et a sauté des clôtures. Dès lors, son caractère a complétement changé et elle est devenue très fragile mentalement… Céline s’en est très bien occupée, a pris le temps de l’apprivoiser et a réussi à créer un couple qui marche. Extrazia est qualiteuse au départ mais Céline est très talentueuse, elle a réussi à la comprendre et fait tout pour progresser. »
Quant aux origines de la championne, celles-ci sont intégralement issues de l’Elevage de Caux, en Normandie. « Ce croisement remonte à loin puisqu’Extrazia est issue à 100% de mon élevage. J’ai commencé en 1998 en ayant dans l’idée de produire des poneys de sport de couleur. J’ai ainsi croisé des Pottok avec d’autres races, et principalement de l’Arabe, pour apporter de la taille et du mental adapté aux enfants. À l’époque on me riait au nez lorsque je débarquais avec mes poneys pies mais je croyais à ce que je faisais et les grands-parents d’Extrazia ont notamment été Champions de Normandie montés toutes races à 3 ans ! », sourit Elise Lecouvreur.
Recevant la note de 74,4% lors de la reprise finale, Extrazia a une fois de plus montré l’étendue de ses qualités. « Je suis la carrière d’Extrazia car Céline est une amie. Je lui ai offert ses vidéos de Pompadour pour la féliciter de son titre de Vice-championne de France. Je n’ai pas encore vu Saumur, mais lors du dressage à Pompadour elle était géniale. Elle s’est présentée pleine de cadence, très régulière dans ce qu’elle fait et dispose d’un véritable chic sur un rectangle », termine la naisseuse.
Retrouvez tous les résultats de la Grande Semaine de Saumur :